Planifier sa reconversion (formations, accompagnement UNFP, CPF)
Pourquoi anticiper ?
Une carrière de footballeur est par nature courte, incertaine et exposée aux aléas (blessures, fin de contrat, perte de niveau, changement de projet…).
Même à haut niveau, l’après-carrière peut être mal vécu si rien n’a été anticipé.
“La reconversion, ça se prépare pendant que tout va bien, pas après.”
Quand commencer ?
Dès les premières années pro : entre 18 et 25 ans, il est possible de commencer à se former doucement.
Pendant un contrat pro ou fédéral : la loi permet l’accès à la formation continue sans remettre en cause le statut de joueur salarié.
En fin de contrat ou sans club : des dispositifs spécifiques (comme l’UNFP FC) permettent de se former gratuitement.
Les dispositifs disponibles
1. L’UNFP – Union Nationale des Footballeurs Professionnels
Organise des bilans de compétences, des tests d’orientation.
Met en place des formations diplômantes ou certifiantes (BTS, bachelor, BPJEPS, etc.).
Accompagne les joueurs sans club dans une logique de double projet.
Partenaire de nombreux organismes (CNFPT, IGS, Audencia, etc.).
2. Le CPF (Compte Personnel de Formation)
Tout joueur salarié cotise automatiquement à un compte CPF.
Il peut être utilisé pour financer
Permis de conduire, langues étrangères
Diplômes en management, entrepreneuriat, commerce communication
Titres professionnels (marketing, coaching sportif, analyste vidéo…).
Exemple : un joueur en Ligue 2 peut utiliser son CPF pour préparer un diplôme de préparateur physique ou un bachelor en management du sport, tout en jouant.
3. Les organismes spécialisés dans le sport
AMOS, Win Sport School, ESG Sport, IFAS…
Offrent des formats flexibles à distance ou en “blended learning” (cours + autonomie).
Certaines formations sont adaptées aux rythmes d’entraînement et de match.
En résumé
La reconversion n’est pas une fin, c’est une deuxième carrière à construire avec intelligence.
Il ne s’agit pas de tout prévoir, mais de commencer à préparer les bons outils.
Anticiper sa sortie, c’est gagner en sérénité et en contrôle de son avenir.
Les études compatibles avec une carrière de footballeur
1. Trouver l’équilibre entre sport et formation
Suivre des études pendant une carrière de footballeur n’est pas incompatible.
Cela demande
une bonne organisation,
des outils adaptés (formation à distance, planning flexible),
et une réelle volonté d’apprendre à côté du terrain.
2. Les cursus les plus adaptés
a) Les filières sportives classiques
STAPS (fac de sport) : sciences du sport, préparation physique, enseignement.
BPJEPS Activité Physique pour Tous ou Sports Collectifs : pour devenir coach, éducateur.
DEJEPS / DESJEPS : pour évoluer vers des postes techniques ou de direction sportive.
Ces diplômes sont souvent bien vus par les clubs et peuvent préparer un retour dans le foot (coaching, préparation physique, etc.).
b) Les études de gestion, commerce, management
Bachelor ou MBA en marketing sportif, entrepreneuriat, management des organisations sportives.
Ces diplômes permettent de devenir :
agent de joueur,
directeur d’académie,
responsable partenariat / communication dans un club
Certains établissements (AMOS, Win, ESG Sport, etc.) proposent des parcours conçus pour les sportifs de haut niveau.
c) Les études à distance ou sur mesure
Plateformes en ligne (OpenClassrooms, Ecole 42, CNED, Cours Legendre…)
Universités avec formation continue (Sorbonne, IAE, Grenoble, Lyon…)
Programmes internationaux (Harvard Online, Coursera, Udemy) : anglais, finance, droit…
Ces formats permettent aux joueurs de suivre à leur rythme, même en déplacement.
d) Les formations courtes ou certifiantes
Permis, langues, bureautique, développement personnel.
Très utiles en complément, financés par le CPF ou l’AFDAS.
3. Bien choisir sa formation
Elle doit être cohérente avec le projet post-carrière.
Elle doit s’intégrer au rythme du joueur (matchs, déplacements, récupération).
Elle doit être validée par un organisme reconnu ou certifié.
En résumé
Mener des études pendant sa carrière, c’est développer sa liberté future.
C’est aussi un facteur d’équilibre psychologique, d’ouverture d’esprit et de meilleure gestion du quotidien de joueur.
Un joueur qui pense à demain est un joueur qui joue mieux aujourd’hui.
Créer sa société ou son agence en parallèle de sa carrière
1. Pourquoi entreprendre quand on est joueur ?
De plus en plus de footballeurs souhaitent préparer activement leur avenir professionnel pendant leur carrière sportive.
Créer une société (agence, entreprise, marque personnelle, activité de conseil) permet
de se diversifier financièrement,
de préparer une reconversion maîtrisée,
de valoriser son réseau et son image,
et surtout de ne pas subir la fin de carrière.
2. Quel type de projet peut lancer un joueur ?
a) Une agence (d’événementiel, d’image…)
b) Une société de coaching, préparation physique ou formation
c) Une marque de vêtements, de nutrition ou d’accessoires
Valorisation de son image
Création de produits à son nom ou ciblés “football & performance”
d) Une plateforme, un projet digital ou un club virtuel
Application mobile, canal YouTube, web-série, NFT, etc.
Beaucoup de jeunes pros investissent dans les médias numériques
e) Restaurant, commerce…
Option souvent choisie en fin de carrière
Mais possible aussi avec un associé de confiance
3. Statuts juridiques adaptés aux joueurs
SASU : société par actions simplifiée unipersonnelle → très souple, bonne image, pas de cotisations sociales sur les dividendes.
Auto-entrepreneur (micro-entreprise) : facile à créer, fiscalité simplifiée → bon pour tester un projet.
SARL ou SAS (avec associés) : structure classique pour projet plus large.
Beaucoup de joueurs montent une SASU pour gérer leurs revenus d’image ou leurs projets entrepreneuriaux, en complément de leur contrat pro.
4. Ce qu’il faut anticiper
Avoir un projet réaliste et progressif
Se faire accompagner (expert-comptable, conseiller en création, mentor)
Déléguer la gestion si nécessaire (surtout pendant la carrière active)
Bien dissocier le contrat de joueur et l’activité pro (pas de mélange juridique ou fiscal)
En résumé
Créer une entreprise pendant sa carrière, ce n’est pas prendre un risque, c’est prendre une avance.
Un joueur qui entreprend garde le contrôle, crée de la valeur, et prépare un avenir construit.
Témoignages de joueurs passés par des reconversions réussies
1. Des parcours variés, inspirants et concrets
Voici quelques exemples concrets et authentiques de joueurs français ou internationaux ayant réussi leur reconversion, parfois inattendue
Mathieu Flamini
Ancien international français – OM, Arsenal, Milan AC`
Co-fondateur de GF Biochemicals, entreprise de biochimie durable.
“J’ai toujours pensé au jour d’après. J’ai voulu créer quelque chose d’utile à l’environnement.”
Jean-Alain Boumsong
Ancien défenseur – Auxerre, Lyon, Juventus
Consultant TV puis titulaire d’un Master en Management du Sport
“J’ai repris les études à 34 ans. Ça m’a permis de comprendre les enjeux hors du terrain.”
Romain Pitau
Ancien milieu – Montpellier, Sochaux
Reconversion dans la formation
Devenu entraîneur adjoint, puis entraîneur principal au MHSC
Sidney Govou
Ancien attaquant – Lyon, Équipe de France
Créateur de bar à vin, consultant TV, cofondateur d’un média en ligne
“Le foot, c’est 15 ans de vie. Le reste, c’est une nouvelle vie à créer.”
Mohamed Sissoko
Ancien joueur – PSG, Liverpool, Juventus
Fondateur d’une agence de gestion de carrière
Partenaire de plusieurs académies africaines
2. Ce qu’on apprend de ces parcours
Tous ont préparé leur après-carrière pendant qu’ils jouaient encore.
Aucun n’a “attendu la fin” pour réfléchir à l’après.
Leur reconversion repose sur des choix cohérents, un entourage solide, et une vision.
En résumé
Il n’y a pas de “petite” reconversion : il y a des reconversions réussies parce qu’elles sont construites.
Études, entreprise, coaching, médias, engagement social : les joueurs peuvent réussir partout, s’ils anticipent et s’entourent.
Accès à la formation continue pendant un contrat professionnel
1. Un droit inscrit dans la loi… mais sous-utilisé
Tout joueur professionnel, qu’il soit en Ligue 1, Ligue 2 ou National, est un salarié soumis au Code du travail.
À ce titre, il dispose comme tout salarié du droit à la formation continue, notamment via
le Compte Personnel de Formation (CPF),
des congés de formation spécifiques (bilan de compétences, VAE, etc.),
et le soutien d’acteurs spécialisés comme l’UNFP, l’AFDAS ou les clubs eux-mêmes.
Pourtant, trop peu de joueurs profitent de ce droit pendant leur contrat, par manque d’information ou par crainte de perturber leur performance sportive.
2. Pourquoi se former pendant sa carrière, et pas après ?
Parce que le temps passe vite, et les imprévus sont fréquents (blessure, rupture de contrat, fin de carrière précoce).
Parce que le joueur peut choisir le rythme, la modalité et le sujet de formation.
Parce que se former pendant sa carrière, c’est préparer un avenir tout en restant actif.
Un joueur formé n’est pas moins concentré sur sa performance. Au contraire, il gagne en confiance, en organisation, en autonomie.
3. Quels types de formations sont compatibles avec la vie d’un joueur ?
a) Formations à distance (e-learning, hybrides, modulaires)
Management du sport, langues, informatique, communication, marketing…
Possibilité de se former le soir, en déplacement, ou en basse saison.
b) Diplômes du sport
BPJEPS, STAPS, Diplôme d’entraîneur, préparateur physique, analyste vidéo, agent sportif (avec le diplôme FIFA)…
Certains modules peuvent être suivis hors saison ou en ligne.
c) Formations courtes ou certifiantes
Bilan de compétences
Création d’entreprise
Initiation à la finance, la gestion, l’investissement, l’immobilier
d) Langues, bureautique, outils numériques
Anglais (indispensable pour les joueurs internationaux),
Pack Office, outils collaboratifs (utile pour un projet de reconversion entrepreneuriale).
4. Le CPF et le financement des formations
Le CPF (Compte Personnel de Formation) est automatiquement crédité pour tous les salariés (y compris les joueurs sous contrat professionnel).
Il peut être utilisé pour
financer jusqu’à 100 % d’une formation certifiée,
couvrir des coûts de formation jusqu’à 5 000 € ou plus,
être mobilisé en toute autonomie via la plateforme moncompteformation.gouv.fr.
L’UNFP, les clubs, ou un conseiller peuvent accompagner les démarches.
5. Rôle des clubs et de l’UNFP dans l’accompagnement
Les clubs peuvent
proposer un accompagnement sur-mesure
mettre en place des partenariats avec des établissements
aménager les plannings d’entraînement pour les joueurs en formation.
L’UNFP propose
un suivi personnalisé
des programmes certifiants avec des organismes partenaires
des entretiens de projection de carrière (avant même la fin du contrat).
6. Les facteurs de réussite
Choisir une formation adaptée au rythme du joueur,
Travailler en collaboration avec l’encadrement sportif si besoin,
Maintenir une motivation personnelle en phase avec ses centres d’intérêt,
Ne pas attendre “la fin” pour commencer à bâtir.
En résumé
Se former pendant sa carrière, ce n’est pas mettre le football de côté, c’est lui donner un prolongement intelligent.
C’est prendre une longueur d’avance, dans un environnement où la précarité sportive est réelle.
Un joueur formé est un joueur libre, solide et prêt pour demain.